🚉 Voyage avec arrĂȘt (Osaka – Kyoto) ⑱/ ④ Ìyamazaki & Uji – L’essor et la chute d’une villa de montagne — et un dĂźner qui m’a rappelĂ© mon pĂšreYUMEVOJA

Visite : 29 avril 2025


En partant de la gare Hankyë Ìyamazaki

Je suis descendue Ă  la gare HankyĆ« Ìyamazaki,
et de lĂ , j’ai pris la montĂ©e en direction du musĂ©e d’art de la villa Ìyamazaki d’Asahi Beer.

La gare HankyĆ« Ìyamazaki — le voyage commence dans un quartier rĂ©sidentiel tranquille.


En gravissant la pente.

Il faut environ dix minutes Ă  pied depuis la gare.
La pente est plus raide que je ne l’imaginais, et je me suis vite essoufflĂ©e.
Pourtant, à chaque pas, mon impatience grandissait — me demandant quel monde m’attendait au-delà de la colline.

Une pente plus raide que je ne l’imaginais — j’avais hñte d’atteindre le sommet.

Vers le musĂ©e d’art de la villa Ìyamazaki

Me voilà enfin arrivée.
Le portail majestueux et le jardin paisible m’ont accueillie avec grñce.
L’intĂ©rieur du bĂątiment Ă©tait interdit Ă  la photographie,
mais mĂȘme depuis l’extĂ©rieur, on pouvait ressentir toute l’atmosphĂšre
de ce lieu extraordinaire.

L’entrĂ©e du musĂ©e d’art de la villa Ìyamazaki — mĂȘme l’extĂ©rieur, Ă  lui seul, impose sa prĂ©sence.

Sur le chemin menant Ă  l’entrĂ©e,
une petite cabane propose des casiers gratuits pour les sacs volumineux.
Le musĂ©e n’en dispose pas Ă  l’intĂ©rieur — mieux vaut les dĂ©poser avant la visite.

Cette villa a Ă©tĂ© construite par Shƍtarƍ Kaga, un entrepreneur de l’époque Taishƍ.
FascinĂ© par la culture occidentale, il n’a mĂ©nagĂ© aucune dĂ©pense pour crĂ©er cette somptueuse demeure.
En la parcourant, j’ai ressenti moins un sentiment d’apaisement qu’une aura de richesse et d’ambition.

AprĂšs que la famille Kaga se fut sĂ©parĂ©e de la propriĂ©tĂ©, elle resta abandonnĂ©e pendant des annĂ©es — frĂŽlant la ruine.
Il fut mĂȘme question de dĂ©molition, mais la Fondation Suntory pour les arts intervint pour la sauver.
Aujourd’hui, le site est gĂ©rĂ© par Asahi Beer, autrefois une entreprise rivale.
C’est une histoire singuliĂšre — un lieu prĂ©servĂ© au-delĂ  des frontiĂšres commerciales, au nom de l’art.

Le silence du jardin — on aurait dit que l’air lui-mĂȘme Ă©tait restĂ© intact depuis cent ans.

De la grandeur Ă  la dĂ©cadence — puis Ă  la renaissance.
Ce parcours incarne Ă  lui seul l’essence mĂȘme de l’essor et de la chute de la fortune.
La villa Ìyamazaki n’est pas seulement belle ; elle reflĂšte Ă  la fois la lumiĂšre et l’ombre de son Ă©poque.


Prochaine Ă©tape — Uji.

Ma prochaine destination Ă©tait Uji — un lieu chargĂ© de souvenirs de mon pĂšre.
J’espĂ©rais savourer un bol de matcha zenzai glacĂ© chez Fukujuen, lĂ  oĂč nous avions autrefois partagĂ© le thĂ©.
Mais Ă  mon arrivĂ©e, le cafĂ© avait dĂ©jĂ  fermĂ©. HĂ©las, j’étais arrivĂ©e trop tard.

Fukujuen — un lieu de souvenirs avec mon pùre.
Cette fois, je n’y suis pas arrivĂ©e Ă  temps.

Mon pĂšre Ă©tait originaire de Kyƍto, et aprĂšs le dĂ©cĂšs de ma mĂšre,
je faisais souvent de courtes excursions avec lui pour lui remonter le moral.
L’une de ces escapades nous a menĂ©s Ă  Fukujuen,
oĂč nous avons partagĂ© un bol de matcha zenzai glacĂ© —
un souvenir qui rĂ©chauffe encore mon cƓur aujourd’hui.

Cette fois, je n’ai pas pu y entrer,
mais Fukujuen reste un lieu spécial,
auquel je pense toujours chaque fois que je viens Ă  Uji.

Je me suis ressaisie et me suis dirigĂ©e vers le Hƍƍ-dƍ du Byƍdƍ-in,
pour découvrir que les heures de visite étaient déjà terminées.
Je n’ai pu que contempler le calme silencieux du soir.

Le Hƍ-ƍ (phĂ©nix) du Byƍdƍ-in trouve son origine dans la mythologie chinoise —
un oiseau sacré symbolisant la paix et la prospérité.
On dit qu’il n’apparaüt que dans les temps d’harmonie,
messager de bon augure.

En revanche, le phĂ©nix occidental reprĂ©sente la renaissance —
un oiseau qui meurt dans les flammes et renaĂźt de ses cendres.
En Orient, le phénix incarne la paix ;
en Occident, il symbolise le renouveau.
Deux symboles semblables, nés de cultures trÚs différentes.

Je n’ai pas pu voir le Hƍ-ƍ lui-mĂȘme,
mais en restant devant la porte Ă  observer le flux des visiteurs,
j’ai compris qu’un “voyage de l’imaginaire vers l’invisible”
possédait son propre charme silencieux.


DĂźner chez Odaidokoro Roji

En me disant : « Rien ne se passe Ă  l’heure aujourd’hui »,
je me suis tournĂ©e vers l’IA pour chercher de l’aide et j’ai dĂ©couvert un restaurant appelĂ© Roji.
Dans son atmosphùre calme et chaleureuse, j’ai choisi un plat de canard —
quelque chose de réconfortant pour clore la journée.

Le plat m’a rappelĂ© mon pĂšre, qui aimait le canard.
En mangeant, j’ai eu l’impression de partager encore ce repas avec lui.
Le kamo rĂŽsu — le canard rĂŽti — Ă©tait exceptionnel,
et, avec son prix raisonnable, ce fut un dßner profondément satisfaisant.

Le canard rÎti et le Choi-nomi Set, étonnamment copieux,
ont ravivé les souvenirs de mon pÚre.
Ce fut un moment discrĂštement rĂ©confortant —
un repas simple, mais qui a touché quelque chose au plus profond de moi.

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👉🍵 BeautĂ© & Saveur (Osaka – Kyoto) ⑱/ ⑱ Ìyamazaki & Uji – Magret de canard et le luxueux menu « Choi-Nomi » – YUMEVOJA

Essor, dĂ©clin et retrouvailles au cƓur de la nuit

Le Japon abrite de nombreuses entreprises anciennes, fondĂ©es Ă  l’époque d’Edo,
mais prĂ©server la tradition n’a jamais Ă©tĂ© chose facile.
La villa Ìyamazaki a connu le mĂȘme destin : autrefois symbole de prospĂ©ritĂ©,
elle a failli tomber en ruine avant d’ĂȘtre ressuscitĂ©e grĂące au dĂ©vouement
de ceux qui ont choisi de la protéger.
En se tenant dans son jardin paisible,
on peut presque sentir non seulement la beautĂ© de l’architecture,
mais aussi le poids du combat mené pour maintenir un tel héritage en vie.

À la villa Ìyamazaki, j’ai Ă©tĂ© tĂ©moin de l’essor et du dĂ©clin du temps lui-mĂȘme —
et Ă  Uji, j’ai vĂ©cu un moment de calme, comme une douce retrouvaille avec mon pĂšre.

Comme mes voyages étaient souvent improvisés,
il m’arrivait de ne pas pouvoir visiter tous les lieux que je dĂ©sirais.
Mais en Ă©change, j’ai dĂ©couvert ces espaces intermĂ©diaires silencieux —
de beaux instants nés du hasard heureux,
qui demeurent dans mon cƓur bien aprùs la fin du voyage.

MĂȘme lorsque les choses ne se dĂ©roulent pas comme prĂ©vu,
un voyage sait s’enrichir à sa propre maniùre, d’une façon qu’on n’attendait pas.

Le voyage n’est pas encore terminĂ©.
Prochaine Ă©tape — les mille torii mystiques du sanctuaire Fushimi Inari, de nuit.
👉 Dans [Voyage avec arrĂȘt ④ : La nuit aux mille torii],
vous trouverez l’itinĂ©raire complet de cette journĂ©e, avec la chronologie et la carte Google.

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Voici le petit plus d’aujourd’hui !

🍵 Bunbuku Chagama — La thĂ©iĂšre du bonheur partagĂ© (ćˆ†çŠèŒ¶é‡œ)

Il était une fois un moine nommé Shukaku.
C’était un homme calme, sage, et douĂ© pour l’art de la calligraphie.
Chaque jour, il traçait le caractùre 「穏」 – le bonheur sur de petits papiers
et les offrait aux villageois avec un sourire.
On disait que quiconque recevait son Ă©criture trouvait la paix du cƓur.
C’est ainsi qu’on commença Ă  l’appeler « Bunbuku »,
celui qui partage la bonne fortune.

Un jour, Shukaku découvrit un grand chaudron à thé merveilleux,
un chagama dont l’eau, quelle que soit la quantitĂ© utilisĂ©e, ne s’épuisait jamais.
C’était comme si le bonheur lui-mĂȘme jaillissait sans fin de ce chaudron sacrĂ©.

Shukaku utilisait ce chaudron pour offrir du thé à tous les visiteurs du temple.
Les villageois retrouvaient le sourire,
et bientÎt on appela le chaudron « Bunbuku Chagama »,
le chaudron qui partage la chance et la paix.

Mais un jour, un jeune novice entra discrĂštement dans la chambre du moine
et dĂ©couvrit qu’à la place de Shukaku dormait un tanuki,
un blaireau magique venu des montagnes.
Le garçon courut prévenir le vieux prieur du temple,
qui ne montra ni surprise ni colĂšre :
il connaissait la vérité depuis longtemps,
mais avait choisi de la garder secrĂšte, par compassion.

Le tanuki, comprenant que son secret était désormais révélé,
prit la décision de quitter le temple.
Avant son départ, il voulut offrir un dernier miracle.
Par son art d’illusion, il fit apparaĂźtre la bataille lĂ©gendaire de Yashima,
scĂšne aprĂšs scĂšne, lumiĂšre aprĂšs lumiĂšre,
si vivante que tous restĂšrent sans voix.

AprÚs le départ de Shukaku,
une grue et son petit commencĂšrent Ă  venir chaque jour prĂšs du temple.
Les villageois murmuraient alors :
« Ce doit ĂȘtre la rĂ©incarnation de Shukaku, revenu veiller sur nous. »

Le vrai bonheur ne se garde pas pour soi —
il se multiplie lorsqu’on le partage.